Nous avions déjÍ pris position contre cette culture envahissante de l’évaluation ; nous redoutions qu’elle puisse un jour devenir un culte qui étendrait peu Í peu son emprise sur l’Education Nationale. C’est chose faite !
C’est fait ! Depuis que l’école existe, on note les élèves. On leur note tout, tout le temps.
Pour certains enfants, il s’agit d’un moment difficile qui leur renvoie une image froide, dès les premiers jours, de leurs lacunes, ce qui peut paralyser et qui paralyse tout désir d’apprentissage chez ceux qui collectionnent les mauvaises notes.
Les résultats sont depuis toujours, de plus en plus transformés en moyenne par élève, par classe, par établissement, par circonscription, par département… ce qui ouvre la voie Í tous les classements et comparaisons possibles.
Ainsi l’orientation précoce se prépare dès le primaire, dès le CP !
Dans l’évaluation des établissements, on retrouve tous les dangers déjÍ présents dans la notation des élèves : fichage informatisé, traçabilité des enfants, stigmatisation durable de certains au mépris des évolutions personnelles.
Un devoir de vigilance, voire de résistance s’impose, s’imposait, s’imposera contre toutes les formes de classement.
Laurent Carle
Laurent Carle est psychologue de l’enfance, de la famille et de l’éducation. Il est l’auteur de nombreux articles lumineux et engagés sur l’éducation.