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Pour l’abolition de la note scolaire
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Pan à la note ! Panote ...

 Pourquoi les professeurs mettent-ils des notes à leurs élèves ?

 Pourquoi, alors qu’aucun texte légal ne leur en fait une obligation, qu’ils ne risquent donc pas de sanctions pécuniaires s’ils s’en défont ?

 Pourquoi, alors que la note ne fait pas apprendre et qu’elle fait perdre du temps ?

 Pourquoi, alors que les parents ne peuvent rien faire avec le verdict (… votre fille a 5 – ou elle a 15 - sur 20 en chimie) puisqu’ils ignorent comment le professeur est passé d’une analyse multidimensionnelle de la prestation à une note unidimensionnelle ?

 Pourquoi, alors qu’en outre, les parents ignorent comment le professeur a fait apprendre en amont, ou le professeur a appris à noter, ce qui l’anime ? Quels paramètres relationnels entrent en jeu dans ce jeu unilatéral ?

 Pourquoi noter, enfin, alors que professeurs et parents ignorent les ressorts psychiques de l’élève soumis au questionnement ?

Charles Pepinster

On ne peut pas ne pas évaluer : on peut évaluer sans noter
Article paru dans la "Tribune de Genève" du 15 septembre 2006
Article mis en ligne le 14 décembre 2008
dernière modification le 21 juillet 2009

Si l’école genevoise actuelle a des notes, un bulletin, des évaluations trimestrielles et des
évaluations de fin de cycles, c’est essentiellement pour répondre Í un besoin de
communication : la note est claire, juste, efficace, dit-on, même si on peut en douter. Alors
que veut-on de plus ? des moyennes, des couperets et des traquenards pour piéger les élèves ? Cela ne sert pas Í les former, peut-être Í les instruire du fait que seuls les meilleurs s’en sortiront, que la compétition a du bon, et que la vraie vie les attend.

Les premiers apprentissages scolaires méritent mieux et l’école devrait permettre d’apprendre dans les meilleures conditions, de sécurité, de confiance et de plaisir.
Mettre des notes, élaborer des épreuves, les enseignants savent le faire et pour certains ne le font que trop. L’inflation d’évaluation nuit, les recherches en attestent et il s’agit de doser les formes d’évaluation ; l’option pédagogique Í choisir est bien celle qui privilégie la formation, qui donne Í l’élève et Í l’enseignant du feed-back et non la seule sélection et de fait, l’exclusion.

On peut enseigner sans noter mais pas sans évaluer. La Rénovation de l’enseignement
primaire a apporté d’autres formes d’évaluation, parmi celles-ci, celle qu’on dit formative,
c’est-Í -dire au service de la formation de l’élève. Celle qui observe et atteste de sa
progression et celle qui permet de mettre en place les situations d’apprentissage nécessaires dans ce but. Le challenge est de donner Í chacun, et donc Í tous, la présence, les moyens et les dispositifs adéquats pour apprendre. Le savoir est au centre de cette école rénovée et, dans cette tradition, les enseignants genevois y travaillent tous les jours.

Mais l’école primaire actuelle a d’autres ambitions ; outre la formation de base, elle est
porteuse de valeurs, de messages et d’émancipation. C’est un tremplin pour la vie, la
citoyenneté et l’avenir des jeunes générations. L’école finlandaise Í cet égard a fort bien
réussi son ancrage. Sans les notes et sans le redoublement, dans l’entraide et la solidarité. Alignons-nous donc sur les meilleurs avec une pédagogie humaniste qui s’inspire des sciences humaines et sociales.

Le Conseil d’état et les associations d’enseignants et de parents genevois avaient élaboré un contre-projet, laborieusement négocié, qui a été rejeté. Il laisse Í sa place un nouveau contreprojet construit par la droite et une initiative rétrograde pour lesquels il s’impose de voter deux fois non le 24 septembre !
Car l’enjeu on l’aura compris, n’est pas la note, mais bien les principes de démocratisation de l’enseignement et la loi sur l’Instruction publique, puisque c’est elle qu’il s’agit de modifier.

Danielle Bonneton

 Membre du Laboratoire Innovation, Formation, Éducation (LIFE) - Université de Genève
 Membre du Groupe Romand d’Éducation Nouvelle (GREN)
 Enseignante et formatrice
 Membre de la société pédagogique genevoise