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Pour l’abolition de la note scolaire
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Pan à la note ! Panote ...

 Pourquoi les professeurs mettent-ils des notes à leurs élèves ?

 Pourquoi, alors qu’aucun texte légal ne leur en fait une obligation, qu’ils ne risquent donc pas de sanctions pécuniaires s’ils s’en défont ?

 Pourquoi, alors que la note ne fait pas apprendre et qu’elle fait perdre du temps ?

 Pourquoi, alors que les parents ne peuvent rien faire avec le verdict (… votre fille a 5 – ou elle a 15 - sur 20 en chimie) puisqu’ils ignorent comment le professeur est passé d’une analyse multidimensionnelle de la prestation à une note unidimensionnelle ?

 Pourquoi, alors qu’en outre, les parents ignorent comment le professeur a fait apprendre en amont, ou le professeur a appris à noter, ce qui l’anime ? Quels paramètres relationnels entrent en jeu dans ce jeu unilatéral ?

 Pourquoi noter, enfin, alors que professeurs et parents ignorent les ressorts psychiques de l’élève soumis au questionnement ?

Charles Pepinster

Autre chose au lieu des examens
De l’épreuvre Í la preuve ...
Article mis en ligne le 21 juillet 2008
dernière modification le 13 février 2010

Le chef-d’œuvre pédagogique est une des réponses possibles Í l’objection de conscience aux examens. Pourquoi et comment se passer des examens, contrÍ´les, tests, bulletins notés,... ?

Si vous lisez cet article en vous centrant sur votre passé de prof traditionnel (distributeur - contrÍ´leur), vous allez vous hérisser. Puisque vous y avez cru en toute bonne foi, vous tenez aux examens même s’ils vous pèsent, même s’ils vous laissent de mauvais souvenirs… même s’ils ne sont pas prévus par la loi.

Les examens, les notes, un pis-aller ? Beaucoup le pensent. Et si autre chose paraissait préférable ? Et si autre chose vous redonnait le gout d’enseigner, c’est-Í -dire de faire apprendre ?

Dérèglements spéculatifs

La plupart des enseignants veulent l’émancipation de leurs élèves, la formation civique, la culture, le développement du sens critique face Í un avenir incertain voire menaçant, l’esprit d’ouverture, la solidarité, la créativité. Et pourtant, la contradiction les guette…

« Non Í la société marchan - an - an - an - de.  » Sur l’air des lampions, beaucoup de professeurs sont prêts Í manifester dans la rue… mais continuent Í payer, en classe, les performances de leurs élèves avec des points - monnaie - de - singe. Planche Í billets facile, illimitée.

Des mots viennent Í l’esprit en plus de « marchandisation de l’acte d’apprendre » quand on pense aux examens notés ou caractérisés par une appréciation (même exprimée en terme d’acquisition…). En voici quelques-uns.

Spéculation. Très tÍ´t, les élèves « étudient » davantage lÍ o͹ ça risque de rapporter le plus. « M’sieur, c’est pour des points ? » Or, l’école n’est pas faite pour entrainer aux dérèglements spéculatifs qui ravagent la planète. Pourquoi, dès lors, l’apprendre aux jeunes élèves ?

Individualisme. Compétition. Rivalité. Aux examens, finie l’assistance aux personnes en danger. Même aux examens du code de la route, aider c’est tricher. Chacun pour soi, chacun férocement pour soi, surtout lorsque l’institution annonce un quota de reçus Í l’examen (concours), ou Í l’université par exemple. Fini, le droit Í l’erreur indispensable lors des recherches comme dans tous les laboratoires o͹ fonctionnent des équipes.

Soumission Í la loi du professeur, qui peut fabriquer des sujets et non des citoyens. Le maitre choisit les questions, par nature partielles et partiales, détermine les conditions de passation en maitrisant la durée et la forme de l’épreuve, dispose Í sa guise des critères de correction, manipule s’il le veut les points comme il l’entend, en évoquant, par exemple, les comportements de l’étudiant. On peut donc parler de danger institutionnel de tomber dans l’arbitraire… donc d’enseigner l’iniquité.

Viagra pédagogique

La sélection des « forts » postule l’exclusion des tenus pour « faibles ». L’école est donc raciste si elle relègue aux oubliettes les élèves minorisés, ceux-lÍ même qui ont le moins la culture de l’école.

Cette violence de l’institution (pas de tous les professeurs) apprend aux élèves Í se dédoubler, c’est-Í -dire Í s’intéresser aux avantages ou inconvénients résultant des examens plutÍ´t qu’Í la saveur des savoirs. Ils travaillent souvent en fonction de la carotte et du bÍ¢ton, bref, de la rémunération.

En corollaire, les examens excitent Í l’étude ainsi qu’un produit artificiel stimule les sportifs tenus Í des performances payantes. Il s’agit donc d’un dopage, véritable viagra pédagogique… qui se double d’un chantage Í la réussite : primes annoncées pour un beau bulletin, privations pour un médiocre.

Ce chantage est repris habituellement par les familles qui, ainsi, augmentent le stress. On comprend d’ailleurs que les parents soient sensibles Í leur image narcissique mise Í l’épreuve lors des examens. Pourquoi donc l’école dénonce-t-elle les déficiences ou succès constatés lors des épreuves (!) aux parents ? Est-ce que les erreurs professionnelles des professeurs sont dénoncées Í leur famille ? D’autre part, qu’est-ce que les parents peuvent faire d’autre que de renforcer le chantage Í l’effort lorsqu’ils reçoivent une information du genre « chimie : 8/20 » ou « chimie : satisfaisant + » ? L’école s’ingénie Í mettre les parents dans son camp pour pousser l’enfant Í des résultats rémunérateurs.

Ce désenchantement possible en famille peut ancrer l’idée ravageuse dans son fatalisme : « Je ne suis pas capable », « Mon enfant n’est pas doué en…  »

De quel droit l’école compare-t-elle des jumeaux, des frères, des cousins, des voisins ? Pourquoi risquer d’abimer l’estime de soi si nécessaire au développement humain ?

Charles Pepinster

 Instigateur du GBEN (Groupe Belge d’Éducation Nouvelle - 1983)
 Fondateur de la Maison des Enfants, Í Buzet (Floreffe, Belgique)
 Ancien inspecteur cantonal