En effet,
1. Les examens habituels sont les mêmes pour tous les élèves d’une cohorte, donc ils sont cohérents avec la pédagogie encyclopédique [1] : après transmission des savoirs, révision, bachotage, sont demandées des réponses individuelles Í des questions dont la difficulté épouse la courbe de Gauss.
2. Ces examens ne peuvent entrer en cohérence avec une pédagogie ouverte puisque lÍ l’erreur est permise et la coopération en groupe et entre les groupes, essentielle.
3. Ni dans une pédagogie fermée et formelle puisque celle-ci est centrée sur le dépistage - remédiation Í des niveaux différents selon les « besoins » individuels. Examiner Í un même degré des élèves habitués Í voguer « Í leur rythme » est incohérent.
4. Ni dans la pédagogie libre (libertaire) évidemment.
Donc… Si des examens externes obligatoires comportent des questions :
– Í résoudre seul, (sans savoir Í quoi elles servent),
– les mêmes pour tous (je ne vois pas comment on pourrait faire autrement),
– de difficultés variables (volontairement, des plus faciles, des plus difficiles, c’est logique),
– avec des grilles (!) de correction (!!) préétablies (c’est-Í -dire ne permettant pas de divergence dans la compréhension des questions),
– auxquelles certains élèves ne pourront pas répondre suffisamment bien (exclusion)…
Alors, quel courant pédagogique renforce nécessairement les examens tous les mêmes et imposés ?
Certainement pas les courants deux, trois ou quatre. Donc …
Or les valeurs attribuées par Claude Paquette Í la pédagogie encyclopédique sont : « Mémoire, Volonté, Soumission Í l’autorité » qui ne sont pas celles du Décret Missions.
Donc l’examen unique et obligatoire pour obtenir le certificat d’études de base (désuet) renforce le camp des conservateurs.
Pour être progressiste, il faut au contraire remplacer l’examen d’étude primaire par le chef-d’œuvre pédagogique [2] en cohérence avec la pédagogie du projet et l’Éducation Nouvelle, le courant ouvert.
Je l’ai mis au point il y a 20 ans et il est reconnu (Décret du 3 mai 1999) valable pour l’attribution du CEB aux adultes des collectifs d’alphabétisation et aux détenus.
Pourquoi ne pas l’appliquer Í tous ? Philippe Meirieu [3], Albert Jacquard [4], Jean-Pierre Pourtois [5] et Étiennette Vellas [6] sont d’accord sur ce point. D’autre part, en Belgique, le Pacte Scolaire du 29 mai 1959 garantit Í chaque Pouvoir Organisateur la liberté de méthodes donc son choix d’un courant pédagogique.
Ceci ne peut être nié par le Ministre, qui ne peut donc imposer un examen normatif externe.
Charles Pepinster
– Instigateur du GBEN (Groupe Belge d’Éducation Nouvelle - 1983)
– Fondateur de la Maison des Enfants, Í Buzet (Floreffe, Belgique)
– Ancien inspecteur cantonal