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Pour l’abolition de la note scolaire
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Pan à la note ! Panote ...

 Pourquoi les professeurs mettent-ils des notes à leurs élèves ?

 Pourquoi, alors qu’aucun texte légal ne leur en fait une obligation, qu’ils ne risquent donc pas de sanctions pécuniaires s’ils s’en défont ?

 Pourquoi, alors que la note ne fait pas apprendre et qu’elle fait perdre du temps ?

 Pourquoi, alors que les parents ne peuvent rien faire avec le verdict (… votre fille a 5 – ou elle a 15 - sur 20 en chimie) puisqu’ils ignorent comment le professeur est passé d’une analyse multidimensionnelle de la prestation à une note unidimensionnelle ?

 Pourquoi, alors qu’en outre, les parents ignorent comment le professeur a fait apprendre en amont, ou le professeur a appris à noter, ce qui l’anime ? Quels paramètres relationnels entrent en jeu dans ce jeu unilatéral ?

 Pourquoi noter, enfin, alors que professeurs et parents ignorent les ressorts psychiques de l’élève soumis au questionnement ?

Charles Pepinster

Mon cher Grignote, c’est Í ton tour ...
Article mis en ligne le 14 août 2008
dernière modification le 23 novembre 2008

Michel Dufour et les éditions JCL nous permettent aimablement de publier cette allégorie. Nous les en remercions chaleureusement.

À quinze ans, Grignote, de son surnom, n’était pas tellement porté sur l’école. Ça ne voulait pas dire qu’il détestait apprendre... Mais, entre l’école et l’atelier de son grand-père, Grignote n’avait aucune hésitation. Il aimait mieux apprendre avec son grand-père.

Le grand-père de Grignote n’était pas un prof, mais il aimait son métier d’ébéniste... comme un prof aime le sien. Il aimait voir ses petits-fils apprendre... comme un prof aime voir ses élèves apprendre. Il se sentait bien dans son atelier quand ses petits-fils venaient travailler avec lui. De plus, il aimait beaucoup chantonner en travaillant et il avait un faible pour Gilles Vigneault.

Un beau jour, Grignote fit irruption dans la boutique de son grand-père. Le vieil homme tournait alors une patte de table. Vous savez, c’est une vraie merveille de voir un ébéniste travailler sur un tour Í bois. La pièce de bois brute et informe se met Í tourner de plus en plus vite et, quand l’artisan sort le ciseau Í bois, des milliers de petites éclisses entrent dans une folle danse... Grignote était béat d’admiration. Quand le tour s’arrêta quelques minutes plus tard, la pièce de bois rude s’était métamorphosée en une jolie patte de table, bien polie, bien galbée... De toute beauté !
- C’est bien beau, grand-papa ! s’ébahit notre ami Grignote. J’aimerais ça,
essayer... Est-ce... possible ?

- Bien sÍ »r, mon homme. Je vais te donner quelques conseils de sécurité et puis, après ça, tu pourras essayer.

Et voilÍ notre Grignote au travail... Maladroit, le jeune garçon fit une fausse
manœuvre dès le départ. Si bien que la patte cassa immédiatement. Imaginez la déception ! Il avait encore échoué. Mais le grand-père, qui avait supervisé la manœuvre, avait détecté la maladresse. Quelques ajustements,
quelques encouragements, une nouvelle pièce de bois... et revoilÍ notre ébéniste en herbe au travail.

Quand le tour s’immobilisa, cette fois-lÍ , on était Í des kilomètres de la patte de table de l’ancêtre, bien sÍ »r, mais c’était beaucoup mieux que la première fois. Et, c’est lÍ -dessus que le grand-père insista pour que Grignote retourne au tour. L’homme d’expérience savait, lui, que son jeune protégé était sur le point de réussir.

Il lui donna donc une pièce de bois digne de l’événement. De nouveau, le tour s’activa dans un tourbillon d’éclisses qui papillonnèrent dans toutes les directions. Quand Grignote poussa l’interrupteur, il lui sembla que la pièce de bois ne s’immobiliserait jamais. Les yeux de Grignote étaient rivés sur le tour. Ceux du grand-père étaient fixés sur ceux de Grignote.

La patte était parfaite. Un chef-d’œuvre. Le grand-père était si fier qu’il entonna d’une voix forte sa chanson favorite. Il la transformait selon les circonstances : “Mon cher Grignote, c’est Í mon tour de dire BRAVO pour ton succès.

Mais Grignote, lui, était bien triste.
- Tu vois, grand-papa, murmura-t-il, j’ai encore échoué aujourd’hui. La première patte, ça a été un gros zéro. La deuxième, ça valait Í peine quarante pour cent. Alors, même si tu me donnes cent pour cent pour celle-lÍ , ça ne me donnera que quarante-sept pour cent de moyenne...
- Mais, voyons, Grignote, s’étonna le grand-père, tu vois bien que tu es
maintenant capable de travailler sur un tour Í bois !

- Tu ne comprends pas, grand-papa... Tu n’es pas allé Í l’école assez longtemps.

En regardant Grignote quitter tristement l’atelier, le vieil homme, la larme
Í l’œil, essaya de comprendre quel diable avait bien pu convaincre Grignote de son échec...

Michel Dufour

Extrait de DUFOUR M., Allégorie II - Croissance et harmonie, Chicoutimi, Editions JCL, coll. Psy populaire, 1997

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Le site de Michel Dufour

DiplÍ´mé en pédagogie, en sciences humaines et en santé communautaire, Michel Dufour possède une maÍ®trise en éducation, une attestation de praticien en programmation neurolinguistique (PNL) et une formation supplémentaire reliée aux approches alternatives. Il a travaillé pour la Commission scolaire de Chicoutimi pendant près de 30 ans. Il a eu Í intervenir auprès de clientèles du primaire, du secondaire et d’adultes. Au cours des dix dernières années de sa carrière, Michel Dufour a surtout œuvré, en accord avec l’équipe multidisciplinaire, comme aide psychopédagogique auprès d’enfants de 5 Í 12 ans ayant des difficultés d’apprentissage souvent reliées Í une problématique d’ordre affectif. À la retraite depuis quelques années, il offre des conférences sur l’utilisation de l’allégorie au quotidien et des ateliers traitant de la magie des allégories. Plusieurs organismes et écoles du Canada et de quelques pays d’Europe ont profité de son expertise.